Transition énergétique allemande : la fin des ambitions ?

Transition énergétique allemande : la fin des ambitions ?

Publié en août 2017, ce rapport de France Stratégie s’interroge sur la situation énergétique allemande. Alors que le pays avait misé sur un développement massif de ses énergies renouvelables, l’Allemagne était en passe de manquer les objectifs qu’elle s’était fixés dans sa transition énergétique lancée en 2011.

Résumé : en 2011, à la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima, les autorités allemandes lancent la transition énergétique ou Energiewende, promue au rang de projet de société par le soutien quasi unanime de la population. L’enthousiasme a bientôt franchi le Rhin, au point que ce tournant énergétique est apparu à beaucoup de Français comme le modèle à suivre. 

L’abandon du nucléaire et des énergies fossiles, leur remplacement par des énergies renouvelables, si possible locales, le développement de la mobilité électrique et l’accession à une économie non émissive en carbone constituaient des buts vertueux qui paraissaient envisageables à relativement court terme et au prix d’un effort financier raisonnable. 

Aujourd’hui l’horizon s’est obscurci. 

L’Allemagne produit certes un tiers de son électricité grâce aux énergies renouvelables mais elle paie cette performance remarquable au prix fort, le prix de l’électricité pour les petits consommateurs ayant plus que doublé entre 2000 et 2013. Parallèlement, elle continue d’avoir largement recours au charbon pour produire son électricité et reste un des pays d’Europe les plus émetteurs en CO2 par habitant. Fermer les centrales au charbon et au lignite est un objectif qui divise la population et met en jeu la sécurité de son approvisionnement. 

Le développement massif des énergies renouvelables intermittentes a compromis l’équilibre du système électrique et impose la construction de milliers de kilomètres de lignes à haute tension, sur fond de forte opposition locale. Une éventuelle électrification du transport plongerait encore davantage dans la crise le secteur automobile, déjà fragilisé par les scandales successifs.

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Un scénario énergétique pour la France aux horizons 2035 et 2050

Le Cérémé propose un nouveau scénario énergétique pour la France aux horizons 2035 et 2050, élaboré en toute indépendance, dans le seul but de défendre l’intérêt de la France et des Français. Ce scénario découle de notre analyse critique de la politique suivie dans ce domaine depuis 2012. Il montre que l’on doit et peut renoncer au « en même temps énergétique » (le nucléaire couplé à des énergies renouvelables intermittentes non pilotables) et assurer l’indépendance énergétique de la France en développant le nucléaire et les énergies décarbonées pilotables.