Peut-on passer les pointes de consommation critiques en jouant sur des flexibilités ?

(critique des « Futurs énergétiques 2050 » de RTE/ son scénario N03)
RTE affirme passer les pointes de consommation les plus critiques à savoir 110 à 115 GW en 2050.
Mais cela ne résiste pas à un examen sérieux, cf. sur le scénario N03 :

  • 39 GW de capacité d’import ?
  • 10 à 40 GW de « renouvelables fatals » ?
    • La fourchette est étonnamment large. Et RTE jouant avec les mots se réfère à une « consommation résiduelle après déduction de l’éolien et du solaire dits fatals ».
      Les allemands, plus prudents, se cantonnent à 5% du capacitaire éolien
      => par réalisme, retenir 5% sur l’éolien terrestre, 8% sur l’offshore, 0% sur le solaire
  • 15 GW de pilotage de la demande ?
    • ECS (eau chaude sanitaire) : oui
      Effacement partiel des électrolyseurs pour fabriquer de l’hydrogène : oui
      Recharges de batteries : non, aucune garantie (vacances de février par exemple)
      Vehicle-to-grid : non, aucune garantie au moment de la pointe
  • 9 GW de pilotage de la production ?
    • stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) : oui
      batteries stationnaires : non (coût prohibitif et durée d’utilisation de quelques heures)
      hydrogène : un peu l’hydrogène n’a pas pour vocation à être brûlé dans des centrales à gaz mais à décarboner l’industrie et les transports)
  • 50% du capacitaire hydraulique ?
    • 51% hydraulique fil de l’eau, 63% hydraulique de pointe
  • 100% du capacitaire nucléaire
    • Par sécurité, compter 85%

Tableau de synthèse

Les scénarios de RTE aboutissent ainsi à des logiques de coupures du courant et d’effacements qui ne seront pas tous volontaires. RTE ne respecte donc pas le pacte social passé à la Libération : fournir aux Français une électricité abondante et un service de qualité.

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Un scénario énergétique pour la France aux horizons 2035 et 2050

Le Cérémé propose un nouveau scénario énergétique pour la France aux horizons 2035 et 2050, élaboré en toute indépendance, dans le seul but de défendre l’intérêt de la France et des Français. Ce scénario découle de notre analyse critique de la politique suivie dans ce domaine depuis 2012. Il montre que l’on doit et peut renoncer au « en même temps énergétique » (le nucléaire couplé à des énergies renouvelables intermittentes non pilotables) et assurer l’indépendance énergétique de la France en développant le nucléaire et les énergies décarbonées pilotables.