L’éolien offshore est-il une solution de compromis acceptable ?

Si ce n’était son coût élevé, au point que l’ADEME a fait disparaître du radar ses chiffrages dans son édition 2020 du dossier « Les coûts des renouvelables », pourquoi pas ?

Pourtant le développement de cette technologie est prématuré, compte tenu de ses impacts environnementaux mis en relief par une résolution votée le 7 juillet 2021 par le Parlement européen : textes adoptés, mercredi 7 juillet 2021

  1. souligne que les parcs éoliens en mer ne devraient être construits que si l’absence d’incidences négatives, sur les plans environnemental et écologique ainsi que sur les plans économique, socio-économique et socioculturel, sur les pêcheurs et les producteurs aquacoles, est garantie, conformément aux objectifs de l’économie bleue et du pacte vert pour l’Europe ;
  2. invite instamment les États membres à prendre en considération l’incidence des énergies marines renouvelables sur l’écosystème marin et les pêcheries lors du choix de leur bouquet énergétique ;
  1. insiste sur le fait que le principe de précaution, prévu à l’article 191, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, doit s’appliquer si des décisions doivent être prises avant que les connaissances ou les informations requises ne soient disponibles.

Certes l’offshore présente par rapport à l’éolien terrestre des atouts techniques (régularité des vents et un facteur de charge moyen de l’ordre de 38% en moyenne), mais :

  • – il aurait fallu ne rien lancer avant d’avoir une vision scientifiquement correcte des impacts sur les milieux marins ;
  • – il faut l’éloigner des côtes au maximum ;
  • – il faut arrêter les machines lors des périodes de migration de l’avifaune et de certaines espèces de chiroptères ;
  • – il n’est pas acceptable de créer des zones d’exclusion de la pêche, dont le concours à la Nation est plus essentiel que des machines ne réduisant pas les émissions de CO2.
  •  

En outre, les coûts directs sont très élevés :

auxquels il faut ajouter les coûts de raccordement refacturés au consommateur via le TURPE (Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité), entre 15 et 30 €/ MWh.

L’éolien offshore n’est donc pas un compromis acceptable, pour cet ensemble de raisons : économiques (coûts pharaoniques), sociales (concurrence déloyale envers les pêcheurs) et environnementales.

Voir aussi notre fiche :

Le point sur l’éolien en mer

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Un scénario énergétique pour la France aux horizons 2035 et 2050

Le Cérémé propose un nouveau scénario énergétique pour la France aux horizons 2035 et 2050, élaboré en toute indépendance, dans le seul but de défendre l’intérêt de la France et des Français. Ce scénario découle de notre analyse critique de la politique suivie dans ce domaine depuis 2012. Il montre que l’on doit et peut renoncer au « en même temps énergétique » (le nucléaire couplé à des énergies renouvelables intermittentes non pilotables) et assurer l’indépendance énergétique de la France en développant le nucléaire et les énergies décarbonées pilotables.